Quand sur le plan international et européen, quelques pays comme la Nouvelle-Zélande, le Japon, le Royaume-Uni, la Belgique ou l’Espagne ont mis en place la semaine de 4 jours, 35% des employeurs en France envisagent de l’expérimenter en 2023.

La semaine de 4 jours représente-t-elle une utopie ?

Avec un taux de chômage bas et quasiment tous les métiers en tension, les recrutements sont pour beaucoup d’entreprises devenus difficiles et fastidieux.
Il faut redoubler d’ingéniosité pour capter les talents. Travailler sa Marque Employeur devient incontournable pour être attractif auprès des candidats et fidéliser les salariés de son entreprise. Tout employeur doit s’interroger sur la façon de retenir les salariés qui font avancer son entreprise.

La semaine de 4 jours, quand elle est possible, pourrait devenir un argument supplémentaire pour donner envie aux candidats de rejoindre une entreprise et aux salariés en poste d’y rester.

Quels sont les avantages de la semaine de 4 jours ?

Pour les employés, la recherche de l’équilibre « vie pro/vie perso » s’en trouve améliorée. La semaine de 4 jours travaillés permet donc de réduire l’épuisement professionnel et de motiver son personnel.

Du côté de l’employeur, c’est l’engagement professionnel de ses salariés, leur fidélisation qui sont optimisés, selon plusieurs études. Dans des entreprises passées à la semaine de 4 jours, l’employeur a pu mesurer une augmentation de la productivité, une meilleure attractivité des candidats à l’embauche et une baisse du taux d’absentéisme.

L’entreprise peut également réaliser des économies d’énergie dans le cas où celle-ci choisirait un jour fixe de fermeture dans la semaine. La semaine de 4 jours apparaît alors comme un vecteur d’économie pour l’entreprise en réduisant les coûts de fonctionnement de celle-ci.

Tout comme elle impacte de façon positive l’environnement en réduisant les déplacements et l’empreinte carbone. De quoi valoriser sa RSE.

Les étapes

L’organisation de la semaine de 4 jours repose sur vos salariés. Vous devez envisager sa construction en fonction de la charge de travail individuelle et collective.

Tenir compte de l’avis de vos salariés, de leurs envies, de leurs besoins, en matière de changement dans votre entreprise est indispensable. Vous devez avoir leur adhésion et surtout co-construire cette nouvelle organisation dans une confiance mutuelle.

Avant toute chose, vous devez vous demander pourquoi vous envisagez de mettre en place la semaine de 4 jours dans votre entreprise. Quel est le contexte qui vous a mené à cette réflexion et quel est l’objectif que vous souhaitez atteindre. Souhaitez-vous vraiment, en tant que dirigeant(e), changer profondément les paradigmes au sein de votre entreprise ?

Valider ensuite l’adhésion de l’ensemble de vos collaborateurs. Prenez le temps d’échanger avec eux, collectivement, et individuellement si nécessaire, pour comprendre leurs attentes mais aussi leurs freins et leurs peurs, souvent les plus gros obstacles dans la conduite du changement en entreprise.
Une fois ces deux premières étapes réalisées, analysez le fonctionnement actuel de votre entreprise : les missions de chaque salarié, l’organisation du travail en interne, l’efficacité et la productivité actuelle. Profitez de ce travail pour étudier les dysfonctionnements et apporter les solutions nécessaires avant tout changement de paradigme.

Ce travail de fond réalisé, vous pourrez coconstruire le nouveau cadre de travail : tâches, organisation, objectifs sur 4 jours.

Le choix d’une phase de test appartient à chaque entreprise. Elle doit être décidée collectivement et cadrée. Elle peut être mise en place ou non, avec possibilité d’un retour en arrière si nécessaire.

Démarrez enfin la mise en place la semaine de 4 jours dans votre structure avec un suivi sur 6 mois, afin de suivre les indicateurs, vérifier la productivité liée à la nouvelle organisation, et vous assurez que l’ensemble de vos salariés vivent ce changement de façon positive.

Vous pourrez ainsi réaliser tous les ajustements nécessaires en cours de route.

A noter que les échecs de la mise en place dans l’entreprise de la semaine de 4 jours sont souvent liés à un manque d’organisation et de préparation, ainsi qu’une approche trop hiérarchique du projet.

La réflexion

La semaine de 4 jours n’est qu’une des formes flexibles du travail. Elle convient à certaines entreprises et pas à d’autres, pour des raisons différentes : la nature de l’activité, l’organisation du temps de travail (travail posté), le positionnement d’une entreprise sur le marché, la concurrence, etc.

Gardez également à l’esprit que ce changement de paradigme n’a pas vocation à régler de graves problèmes de fonctionnement, ni le sentiment d’appartenance dans une entreprise.

Le choix du passage de la semaine à 4 jours doit se faire à travers le prisme de la performance de l’entreprise. Elle doit offrir un vrai plus aux salariés mais également stimuler la productivité et la rentabilité de l’entreprise, avec une volonté sincère de la direction d’entreprise de voir ce changement se réaliser.
On peut décider de travailler 32 h sur 4 jours payer 35 h, ou encore travailler 35 h en 4 jours, ou…

Il n’y a pas de règles établies. Les contours législatifs de la semaine de 4 jours ne sont pour le moment pas définis par le droit du travail. Il revient donc aux entreprises qui font ce choix d’être prudentes et de se faire accompagner de façon rigoureuse sur le plan juridique.

Si l’aventure vous tente, vous devez rester alerte, bien préparé(e) et vous devez bien anticiper ce changement dans votre entreprise. Un regard extérieur peut être bénéfique et vous permettre de prendre le recul suffisant pour mener à bien cette conduite du changement, pour l’ancrer profondément et durablement.

Chez Gecko conseils RH, nous avons l’opportunité d’accompagner nos clients vers la mise en place de la semaine de 4 jours travaillés. Un sujet passionnant, complexe et enrichissant, qui demande de la rigueur et de la structure.

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